
Toute la Gaule, ou presque, était celte. Nul besoin de résister à l’envahisseur romain : il ne s’était pas encore aventuré jusque-là. Cela n’allait pas durer, mais on ne le savait pas. C’était il y a plus de vingt-deux siècles, à Nanterre. C’était les Parisii, nos ancêtres gaulois.
Fidèles de la série Rome, oubliez l’image des Gaulois vaincus, soudards hirsutes et avinés qui font régner la terreur sur les collines de l’Aventin… « C’est le regard du vainqueur romain, mais devons-nous poser sur les Gaulois ce regard-là ? » confie malicieusement Antide Viand, archéologue départemental des Hauts-de-Seine et commissaire de l’exposition Nanterre et les Parisii1. Une première en Île-de-France : la présentation au public d’une partie du matériel trouvé lors des fouilles menées à Nanterre entre 1994 et 2005, enrichie d’objets mis au jour à Bobigny, le tout racontant ce que furent les Parisii entre le IIIe et le Ier siècle avant notre ère. Objets restaurés, reproductions à l’identique d’armes et d’outils par des artisans d’aujourd’hui, mise en scène de la vie quotidienne, bref, tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur nos ancêtres les Gaulois et que César nous avait caché… Alors, s’ils ne sont pas les brutes que l’histoire romaine a conservées, qui sont-ils ? Continuer la lecture de Nos ancêtres les Gaulois
Nanterre et les Parisii, une capitale au temps des Gaulois ? Printemps 2008 à l’Espace Paul-Eluard, Nanterre ↩
Ce Soleil noir se lève sur les marches de notre monde post-industriel, dans ce Nord où il y avait des corons mais il n’y en a plus. Où il n’y a d’ailleurs plus grand-chose, sinon les souvenirs, la maison d’enfance du narrateur et la mémoire plus ancienne encore des immigrés polonais. Une zone de rien traversée par la route, sur laquelle, tous les jours, des convoyeurs de fonds convoient des fonds, jusqu’à la grève inattendue… Il n’en faut pas plus pour faire tourner la machine du polar, le redoutable engrenage du pire et du rire, comme dans les meilleurs films des frères Coen. Avec le style Pécherot, détonante chimie de modernité et de gouaille d’antan – un don peut-être de l’Arletty de Courbevoie… « Quand les dés sont jetés, il faut les boire. » Pendant le temps suspendu aux revendications syndicales, le no man’s land frémit autour d’un bistrot – torchon rouge à damier, pichet facile, bourguignon fumant – exactement comme dans nos souvenirs qu’on croyait avoir oublié. Ce roman, c’est l’histoire d’une résurrection malgré tout, le paradis pavé de mauvaises intentions. Une sacrée galerie de personnages aussi : vieillards indignes en permission de mouroir, artisan maçon au bord du ravalement, fantôme d’adolescente aux pommettes slaves… et un fabuleux bloc d’ombre et de rap, surgi de la cité en capuche, branché clip et processeur. On savait le polar héritier du roman social. Pécherot va plus loin : il nous donne un fragment de sa recherche du temps gâché.
Incisive et tonique, Claire Diterzi a composé son spectacle Tableaux de chasse autour de onze œuvres d’art. De Fragonard à Turner, Claudel à Rodin, Toulouse-Lautrec à Allen Jones, comment raconter en chansons et en images des histoires d’amour, de couples et de corps.
