Radiohead à Saint-Cloud

C’est l’événement de ce quatrième Rock en Seine1 sur les pelouses du parc de Saint-Cloud. Alors, 50 000 spectateurs ?

Thom Yorke : "J'ai commencé dans la musique en pensant que c'était un milieu radical plein de gens créatifs. Ce n'est pas vrai et ça me rend dépressif."
Thom Yorke : « J’ai commencé dans la musique en pensant que c’était un milieu radical plein de gens créatifs. Ce n’est pas vrai et ça me rend dépressif. »

Depuis sa création en 2003, Rock en Seine s’est étoffé. Désormais sur deux jours, plusieurs scènes et avec une trentaine de concerts programmés, il est devenu le festival rock autour de Paris. Retour cette année de la très grosse affiche avec le seul et unique concert en France de Radiohead. D’autant plus attendu que le groupe vient de passer plusieurs mois en studio, qu’un septième album2 est en projet pour 2007 et que sur les set lists des premiers concerts du printemps une petite dizaine de morceaux inédits sont à l’épreuve de la scène. Ce qui entraîne évidemment la question : comment sonne le Radiohead nouveau ? Parce que les cinq d’Oxford ont commencé il y a bientôt quinze ans comme un groupe à guitares débridées affolant les lolitas. Qu’ils se sont densifiés à mesure des années et des albums, passant du rock savant d’OK Computer aux étranges paysages sonores du diptyque Kid A / Amnesiac – lequel leur aura valu avalanches de louanges et de détestation – jusqu’à la synthèse de Hail to the Thief en 2003. Radiohead surgit toujours là où on ne l’attend pas, gagnant chaque fois un nouveau public, que ce soit en concert acoustique avec ondes Martenot ou lorsque leur répertoire est adoubé comme standard de jazz par le pianiste Brad Mehldau. Il ne faudra donc sans doute pas beaucoup pousser les amateurs – à moins qu’au contraire il faille beaucoup pousser… – pour que Rock en Seine batte cette année les records d’affluence.


Paru dans 92 Express n° 164, été 2006.


  1. Rock en Seine, août 2006 

  2. In Rainbows, 2007