
Mïrka Lugosi porte le nom du plus fantasque des Dracula du cinéma. Elle est elle-même née dans les Carpates… Coïncidence ou pas, son œuvre, qui va traverser l’année au Cube1, est à mi-chemin entre le royaume d’ici et celui de là-bas. Le là-bas de l’envers du décor, des espaces ambigus, de l’inquiétante étrangeté. Ses dernières photographies, prises lors d’une résidence au Pays Basque puis recomposées comme des peintures, observent le paysage comme un passage, la nature comme un engloutissement, l’exposition comme une dévoration. Explicitement, Mïrka Lugosi fait référence au Voyage sentimental à travers la France et l’Italie de Lawrence Sterne, lequel inventait au milieu du XVIIIe siècle l’excursion au delà des apparences. L’amateur de photographie contemporaine peut aussi penser aux morceaux de nature décomposés de Gregory Crewdson et, pour en revenir au cinéma de cauchemar, le cinéphile imaginatif au Blue Velvet de David Lynch. Bref, une fantastique exposition qui est aussi exposition fantastique.
Paru dans HDS.mag n° 38, novembre-décembre 2014.




Beyond my piano, rencontre entre Vanessa Wagner, le musicien « futuriste » mexicain Murcof, et des œuvres de Satie, Ravel, Pärt ou Adams, est également une extension du domaine sonore. Strates, métamorphoses, liberté de réinterprétation : les paysages sont inédits, le dialogue permanent entre le symbole d’une histoire de la musique classique et les machines numériques jouées comme de vrais instruments.