À Châteauvallon1, rencontre entre la jeunesse savante et la maturité fougueuse : Clément Hervieu-Léger et William Christie inventent un nouveau Monsieur de Pourceaugnac. Comme le disait un voisin de fauteuil : poilant !
Grands volumes verticaux vert-de-gris, façades d’immeubles patinées, nous sommes sans doute à Paris dans les années cinquante, les années soixante – ce pourrait tout aussi bien être Berlin, ou Naples. Une grande ville naguère, une capitale vaguement étrangère, hostile peut-être aux provinciaux qui d’aventure s’y aventureraient. Les silhouettes qui passent et repassent sont bien d’époque : Nérine, brune au sourire craquant, aurait sa place dans Mad Men ; Sbrigani, celle de de Niro chez Scorsese. À l’angle d’un pignon, la troupe des musiciens s’est reconstituée autour d’un clavecin orné, copie d’une autre époque. Contraste : la musique et les chants, du Lully pur sucre, n’ont rien de rock’n’roll – à la lettre s’entend, dans l’esprit c’est une autre affaire.
Continuer la lecture de On ne devrait jamais quitter Limoges
Monsieur de Pourceaugnac, Châteauvallon, du 27 au 30 janvier 2016 ↩