Habitué des primeurs et des galeries des parages, Chaix est un drôle de cas sur lequel on est en droit de se pencher. Son étiquette, c’est l’art du second degré illustré par les minuscules autocollants de fruits et légumes récoltés chez les marchands des quatre saisons. Son protocole, la thésaurisation colorée des gommettes puis la redistribution des richesses sous la forme de collages très pop art qui appartiennent aux domaines de l’hommage littéraire, du clin d’œil cultivé et du manifeste farfelu. Parce que les œuvres de Chaix ne sont pas en toc, elles relèvent d’un TOC, apparemment sous contrôle, qui s’expose dans la joie ! À l’étage de l’exposition1, une soixantaine de fragments de Têtes galerie, d’enluminures rimbaldiennes et d’estampes vitaminées. Au rez-de-chaussée, une incroyable installation d’agrandissements du Legufrux Panopticus II, livre-objet-fresque en quatre-vingt dix-neuf parties que l’auteur se fera un plaisir de déplier lors d’une séance de signature.
Paru dans HDS.mag n° 38, novembre-décembre 2014.