En lumière sauvage, après


… cette totalité en ruine… (2014), En lumière sauvage (2015)  : deux pièces en miroir pour deux danseurs et trois percussionnistes1. Compositions de Pierre-Adrien Charpy, chorégraphie de Cécile Guye, avec le HOP!trio et la compagnie Boutabou.


En lumière sauvage

Ils sont deux sur le plateau, à danser le tonnerre dans les ténèbres, à danser la violence des tumultes et la sensualité des corps… Non, il ne faudrait pas commencer comme cela.

Plutôt : ils sont deux sur le plateau, eux les danseurs – elle et lui – et eux les percussionnistes – qui sont trois en plus ce qui finit par compliquer la chose… Deux ensembles ensemble à s’écouter, se regarder, se chercher se trouver se relâcher, à échanger des mouvements et des ruptures, à disparaître dans l’ombre pour mieux renvoyer l’autre dans la lumière. À prendre des coups, à frissonner sous la caresse.

Ou bien : ils sont deux, comme deux morceaux de musique construits en miroir où chacun de nous peut se regarder poser la question du noir et du blanc, de soi et de l’autre, du jouir et du mourir. Deux pièces aux titres surgis de livres de poètes – on ne se refait pas : … cette totalité en ruine…, c’est Christian Bobin, en lumière sauvage, Henry Bauchau. Ce sont deux flashes éblouissant le compositeur, dans le blanc cru desquels il ne faut rien chercher d’autre que le tintement soudain du vertige familier aux poètes zen.

À moins qu’ils soient deux comme cela : la musique et la danse, le compositeur et la chorégraphe, les danseurs et les percussionnistes, à inventer ensemble et à mesure une œuvre qui transmet des choses universelles sur la relation, l’autre, le frisson qui lève sur la peau et le cri qu’on étouffe quand ça fait mal, la fin de toutes choses qui se défont et le sursaut de lumière après l’aube.

Non, décidément, même si c’est ainsi que cela s’est déployé, ce n’est pas exactement comme cela que ça a commencé.

En lumière sauvage, résidence en blanc
Caroline Richaud, Fabio Bello et le HOP!trio, résidence en blanc

Ça commence dans le studio de danse où ils ont fait résidence autour d’en lumière sauvage. Chorégraphe, compositeur, danseurs, musiciens, on se rencontre, on se parle, un peu pas trop, ce n’est pas forcément le genre de toutes les maisons, alors on fait ensemble ce qu’on sait faire, un geste dansé, une figure aux percussions, une notation musicale et c’est parti… Contact !

Oui, contact : c’est exactement là que ça a commencé. Contact, rencontre, toucher.


  1. Programme donné en création le 18 septembre 2015 au théâtre Comoedia d’Aubagne