Et le gagnant est…
Entre la prise de décision initiale et le rendu des esquisses d’architectes en vue du concours, un ou deux ans ont déjà pu passer – bon an mal an… Il s’agit désormais pour l’équipe gagnante de produire une série de documents écrits et visuels pour affiner le projet jusqu’à son aboutissement. APS (avant-projet sommaire), APD (avant-projet détaillé), PRO (projet)… chaque phase étant analysée par les équipes du conseil général. Et depuis l’esquisse de concours, il y a eu prolifération ! Vous voyez ce fort carton de déménagement ? Trente kilos, de quoi recouvrir la moquette du couloir jusqu’aux ascenseurs… C’est tout simplement le PRO d’un des derniers collèges construits… Tout y est détaillé, mesuré, dessiné, avant la validation par le conseil général : « Ces données servent de “bible”, il faudra y faire référence très souvent, pour prévenir un problème ou en résoudre un. Ce dossier PRO est l’engagement initial entre le conseil général et les entreprises qui ont une obligation de résultat. »
Le temps fait beaucoup à l’affaire
Mine de rien, il s’est encore passé un an… Auquel on peut rajouter le délai d’obtention du permis de construire et les six mois au moins de consultation des entreprises. Trois ou quatre ans donc avant la première morsure de pelleteuse sur le terrain.
Un chantier de cette importance, qui va durer entre dix-huit mois et deux ans, ce sont des joies et des galères, les prouesses techniques et les moments dans la boue et le froid, les choses qui avancent bien et celles qui semblent stagner, les bonnes surprises et les moins bonnes. « Tout au long de ces cinq ans, une équipe se constitue, souligne Dominic Drain avec l’air gourmand de celui dont le métier est également une passion. Il y a des réunions en permanence, on suit tout de très près. Il y a forcément des moments de chauffe : nous sommes quand même tous du bâtiment… Mais l’esprit d’équipe est là, obligatoirement : une équipe formée dès le début autour d’un projet, livrer le bâtiment fini à la date prévue. On se fâche, on s’épaule, on avance ensemble. »
À certains moments, deux cents personnes travaillent sur le chantier. Il a fallu préparer le prévisible, prévoir l’imprévisible et anticiper l’improbable. Ne rien lâcher sur la qualité, suivre ligne à ligne les caractéristiques du dossier. Tenir les délais parce que, si l’on en vient à parler sous, un mois de travaux c’est en moyenne un million d’euros, donc il n’est pas vraiment question de laisser les choses partir à vau-l’eau !
Quand le bâtiment enfin accueille ses centaines de collégiens qui lui donnent sa raison d’être, mouvante, dynamique, bruyante… il est toujours bon de garder en tête l’incroyable complexité des enchaînements, la quantité de travail, les réussites ordinaires et les exploits techniques qui se sont succédé depuis que le conseil général a décidé de construire un nouveau collège. Histoire de ne pas forcément se focaliser sur l’interrupteur mal placé ou la plinthe qui bâille…