Orchestre symphonique de Mulhouse, Opéra studio de l’Opéra national du Rhin, Les Cris de Paris : György Ligeti, Lux aeternae, Ramifications – Robert Schumann, Requiem für Mignon, Nachtlied – Arvo Pärt, Silouans Song, Adam’s Lament.
Au début était le verbe, et sans doute peu après la musique… Requiem sans liturgie, prières universelles, trois compositeurs regardent la vie et la mort.
Pas de vocifération ni d’anathème chez Robert Schumann, mais une plainte très intérieure qui s’appuie sur la littérature, comme une nécessaire pudeur d’écorché vif.
Pas de croyance identifiée non plus chez György Ligeti : son recours au sacré est celui d’un siècle en recomposition, des horreurs des années passées aux bouleversements de celles à venir. Gravitation d’étoiles, matière noire et particules fragmentaires : cette moderne musique des sphères fait office de cantique quantique.
Avec Arvo Pärt, pas mal de révolutions sont passées, mais pas l’émotion. Immédiatement accessible, immédiatement bouleversante, la lamentation du premier homme est celle de tous ceux à suivre. Mêlant spiritualité médiévale, solennité orthodoxe et violence d’aujourd’hui, la musique d’Arvo Pärt est sans âge car elle les traverse tous.
Plaquette de l’Orchestre symphonique de Mulhouse, saison 2013–2014.