Orchestre symphonique de Mulhouse, direction Patrick Davin : Claude Debussy, Danse sacrée, Danse profane – Édouard Lalo, Symphonie espagnole – Johannes Schöllhorn, Liu-Yi / Wasser – Georges Bizet, Symphonie en ut majeur.
La Symphonie espagnole est une pièce tellement éclatante dans le catalogue des œuvres d’Édouard Lalo qu’elle a fini par faire de l’ombre au reste. Mais quel soleil dans ce concerto pour violon torero et orchestre d’aficionados ! Celle de Georges Bizet a connu, elle, un curieux destin : œuvre de première jeunesse – Bizet a 17 ans en 1855 ! – elle fut perdue et retrouvée avant d’être créée en 1935, chez nos voisins de Bâle. Ce n’est pas encore le Bizet de Carmen, mais, musique vivace, limpide et piquante, on y sent déjà le contrepoint des passions.
Claude Debussy et les Danses pour harpe et orchestre, destinées au conservatoire de Bruxelles, allument aussitôt des émotions rares pour une pièce de concours : leur virtuosité semble dissimulée derrière les voiles d’une danse posée comme un geste zen. Couleurs mordorées encore, saveurs exotiques toujours : Johannes Schöllhorn a trente ans quand il compose Liu-Yi – Wasser, œuvre inspirée par les vues de l’eau du peintre Ma Yuan. Du XIIIe siècle chinois au XXIe européen, c’est le même dialogue entre abstraction et réalisme.
Plaquette de l’Orchestre symphonique de Mulhouse, saison 2013–2014.