
À Châteauvallon1, rencontre entre la jeunesse savante et la maturité fougueuse : Clément Hervieu-Léger et William Christie inventent un nouveau Monsieur de Pourceaugnac. Comme le disait un voisin de fauteuil : poilant !
Grands volumes verticaux vert-de-gris, façades d’immeubles patinées, nous sommes sans doute à Paris dans les années cinquante, les années soixante – ce pourrait tout aussi bien être Berlin, ou Naples. Une grande ville naguère, une capitale vaguement étrangère, hostile peut-être aux provinciaux qui d’aventure s’y aventureraient. Les silhouettes qui passent et repassent sont bien d’époque : Nérine, brune au sourire craquant, aurait sa place dans Mad Men ; Sbrigani, celle de de Niro chez Scorsese. À l’angle d’un pignon, la troupe des musiciens s’est reconstituée autour d’un clavecin orné, copie d’une autre époque. Contraste : la musique et les chants, du Lully pur sucre, n’ont rien de rock’n’roll – à la lettre s’entend, dans l’esprit c’est une autre affaire.
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Monsieur de Pourceaugnac, Châteauvallon, du 27 au 30 janvier 2016 ↩

… on le sait, finissent mal, en général. Enfin surtout, elles finissent, et c’est ainsi que Pascal Rambert a voulu à distance proposer une suite à son Début de l’A. créé en 2005 à la Comédie-Française. Clôture de l’amour a été écrit pour les voix et les corps de deux fidèles de Rambert : Audrey Bonnet et Stanislas Nordey. Succès immédiat pour ce « chant de la séparation », donné en création au festival d’Avignon en 2011. Aujourd’hui, face à Audrey, l’auteur lui-même reprend le rôle de Stan. Et le charme comme le venin sont toujours vifs : parce qu’il y a dans cette écriture une espèce d’autobiographie du partage qui fait sonner les mots comme autant de petits morceaux de chacun de nous.
