Symphonique 1

© CATHERINE KOHLER


Orchestre symphonique de Mulhouse, direction Patrick Davin : Robert Schumann, Manfred ouverture, Concerto pour piano et orchestre – Felix Mendelssohn, Symphonie écossaise – Wolfgang Rihm, Spur.


Plutôt rose pourpre que fleur bleue, le romantisme a peu à voir avec la mièvrerie rougissante dont le mot a fini par être accablé. Concentré de passion, d’amour déchiré et de mort qui rôde, c’est un paysage de l’âme qui va de la nuit à la lumière, et retour.

L’ouverture de Manfred, de Schumann d’après Byron, court à l’abîme entre les textures d’ombre et les éclairs. Le drame littéraire romantique par excellence, exalté par le lyrisme de Schumann. Sur le versant lumineux, on entend la même passion dans Le Chant de l’aube, et dans ce Concerto pour piano, chef‑d’œuvre ni flambeur, ni austère, dont les thèmes nés à l’orchestre vous font bien augurer du jour à venir.

Pour sa Symphonie écossaise, l’ami Felix Mendelssohn, lui, traverse le continent et la mer avec les mêmes bagages, plein ouest vers les landes et les pierres, les atmosphères hantées et les orages qui claquent.

Quand soudain, au beau milieu de ce voyage d’ombre et de lumière, tonne Spur, la pièce pour orchestre de Wolfgang Rihm : une façon sans doute de faire sonner le même tonnerre un siècle et demi plus tard.


Plaquette de l’Orchestre symphonique de Mulhouse, saison 2013–2014.