Archives par mot-clé : Contemporaine

Les mains invisibles


Composition de Laurent Cuniot pour clarinette, cor et vibraphone. Durée : 12 min. Création le 3 février 2002 à la Maison de la musique de Nanterre avec Philippe Berrod, clarinette, Patrice Petitdidier, cor, et Florent Jodelet, vibraphone.


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Le titre est un emprunt à Pascal Quignard, qui évoquait ainsi la trace de l’artiste laissée dans l’œuvre par l’image des mains négatives posées sur les parois des grottes préhistoriques, mains invisibles qui font revenir, combien émouvantes parce qu’elles échappent à notre entendement du temps, celles du dessinateur perdu dans les gènes de notre lignée. Un emprunt, une empreinte, celle du compositeur dans la musique qui se déploie, et la marque des instrumentistes qui l’incarnent.

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E la mezzanotte libera voli


Composition de Laurent Cuniot. Pour cor, trompette, trombone et vibraphone. Durée : 13 min. Création : 1er février 2013 à la Maison de la musique de Nanterre, ensemble TM+, direction Laurent Cuniot.


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À la conduite de cette pièce, comme souvent chez le compositeur, il y a cela, qu’on appellerait faussement une histoire et qu’il renommerait dramaturgie – jeux de tension, gradation des événements sonores, dialectique de l’écriture.

Mais c’est bien aussi, les histoires…

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Villa Adriana


Composition de Laurent Cuniot, pour sextuor à cordes. Durée : 23 min. Création : 23 mars 2013, Principauté de Monaco (Printemps des arts de Monte Carlo) par le Quatuor Ardeo avec Christophe Desjardins, alto, et Éric-Maria Couturier, violoncelle.


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Mouvements enchaînés : Place MY – Lac – Dialogue du ciel et de la terre – Appels 1 – S’accorder au temps des astres – Poecile (le cirque est à l’image du ciel) – Appels 2 – Entre la lumière du jour et le ciel de la nuit – Ritorno

 

Villa Adriana – la villa d’Hadrien comme on l’écrit de ce côté-ci du monde latin – ce sont les ruines fastueuses de la résidence romaine d’un empereur qui fut sage et savant et a traversé les siècles un peu par les pierres et beaucoup par la littérature. Avec pareil parrainage, on aurait pu imaginer Villa Adriana, pour sextuor à cordes, comme une composition monumentale, un péplum sonore, l’empire de Rome figé dans la raideur du marbre… Mais non. Il y a tant de passion dans cette musique, tant de mouvements et si peu de masses qu’il y est moins question d’architecture que de vivant. C’est à une aventure humaine que nous sommes invités : « murmure et fête à hauteur d’hommes », disait le poète quand il daignait redescendre parmi nous.

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Solaires


Composition de Laurent Cuniot. Pour flûte (+ flûte alto), clarinette, cor, piano, percussions, violon, violoncelle et sons fixés. Durée : 25 min. Création : 20 mai 1998, Maison de Radio-France, Ensemble TM+, direction Laurent Cuniot.


Solaires

 

Évidemment, on pourrait présenter Solaires comme une musique de lumière.

Précisément, décrire ses effectifs comme l’affaire de sept plus un, soit une multitude ; sept instruments, dont un piano et un fort ensemble de percussions, plus un dispositif électroacoustique.

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À elle-même révélée


Programme du concert :
Kaija Saariaho, From the grammar of dreams (1988). Robert Pascal, Xi ling (2012). Jean-Baptiste Barrière, Ekstasis (2014). Pierre-Adrien Charpy, Vivante morte éblouie (2011). Kaija Saariaho, Lonh (1996).


Raphaële Kennedy
Raphaële Kennedy, soprano

Quatre compositeurs d’aujourd’hui étaient au programme du récital pour voix seule et électronique donné par la soprano Raphaële Kennedy le 12 mai 2015 à Marseille. Nous y étions et l’on va vous faire regretter de ne pas.

Le PIC (pôle instrumental contemporain) est à l’Estaque, ce “village” de Marseille qui n’a somme toute pas tant changé depuis Cézanne et Marquet, vieux quartier populaire et industrieux, encore que les usines, aujourd’hui… Ruelles étroites, stationnement en pagaille, les enfants et leur mère dehors, le dédale des traverses et des arrière-cours, le gros chien débonnaire et la vue sur la mer, en bas. Cela vous a des airs de cliché, on dirait le Sud, le temps dure longtemps… Et c’est pourtant en haut de ce morceau de colline qu’on trouve le PIC – un espace de concert qu’on dirait improbable si le terme n’avait été tant usé. Et qui pourtant l’est, improbable, hors du circuit obligé de la musique contemporaine. Et mériterait sans doute qu’on y accorde plus d’attention : allez, une navette ou deux et la musique d’aujourd’hui – l’autre musique d’aujourd’hui – aurait un nouvel espace et de nouvelles oreilles à ensemencer. Continuer la lecture de À elle-même révélée